Sciences : Les coopérations scientifiques avec la France  

Après le blocage imposé dans certaines écoles d’enseignement supérieur françaises partenaires d’universités israéliennes, on s’interroge sur l’état des coopérations entre la France et l’État hébreu. Zoom sur les partenariats actuels.

Le partenariat franco-israélien Hubert Curien- Maïmonide a pour but de développer les échanges scientifiques et technologiques d’excellence entre les laboratoires des deux pays. Présidé par Michel Cosnard, Professeur émérite de l’Université Côte d’Azur et David Harari, ancien Vice-président R&D d’Israël Aerospace Industries (IAI), il a comme thématiques cette année les « Sciences des matériaux et applications », la « Médecine et les médicaments », la « Protection de l’environnement » et l’« Ingénierie et numérique ». Des domaines ouverts aux chercheurs et aux doctorants, dont les projets, s’ils sont validés, sont susceptibles de recevoir un financement. Cette collaboration existe depuis plus de vingt ans et est supervisée par le Haut-Conseil franco-israélien pour la Science et la Technologie (HCST), créé en 2003, dont la vocation est la définition et l’orientation des axes de la coopération scientifique franco-israélienne. Ce programme est par ailleurs financé et mis en œuvre en France par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESR), ainsi que par le ministère de l’Innovation, de la Science et de la Technologie (MOST) israélien.


Côté Intelligence artificielle, la France est très intéressée par AION Labs, un studio de capital-risque israélien axé sur l’adoption de l’IA et l’apprentissage dans les processus de découverte et de développement pharmaceutiques, comme l’atteste la récente visite de l’incubateur par l’ambassadeur 
de France en Israël, Frédéric Journès. Soutenue par huit grandes entreprises des secteurs pharmaceutique, technologique et de l’investissement, l’entreprise dirigée par Mati Gill (CEO) et Yair Benita (CTO) et basée à Rehovot est en effet en première position dans la résolution des défis thérapeutiques et dans l’amélioration des processus de développement de médicaments et de techniques médicales. L’IA est sans nul doute la voie de l’avenir. Au service de l’intérêt général, elle permettra un développement dans tous les domaines, qu’ils soient sociaux, économiques, médicaux ou environnementaux.

La Chambre de Commerce et d’Industrie Israël France (CCIIF) a remis en avril 2025 ses trophées à trois entreprises israéliennes : Alpa Cosmetics Group, Hanita lenses et Quantum Machines.

Spécialisée dans l’importation, la commercialisation et la distribution de produits cosmétiques et de parfumerie de marques internationales, Alpa  Cosmetics Group, située à Bar Lev Industrial Parks, a été récompensée pour son rôle dans la distribution de marques françaises en Israël, comme Chanel et Longchamp. Dirigée

 par Mr. Ronen Shamir, qui importe et commercialise les prestigieuses collections dans le pays, la compagnie emploie plus de 600 salariés. Partenaire du groupe allemand Beiersdorf pour Nivea et Labello sur le marché israélien, la société fondée à Haïfa en 1933 par Mr. Laslow Brand s’occupe aussi des collections et Desigual (espagnole) ou Superdry (britannique).

Hanita Lenses, connue pour la conception et la fabrication de lentilles intraoculaires (IOL) utilisées dans le cadre des chirurgies de la cataracte, a été également primé. Distribuée en France, la marque collabore avec des chercheurs en ophtalmologie et des entreprises partenaires pour concevoir et fabriquer de nouveaux produits, dont des implants intraoculaires mais aussi des solutions ophtalmiques et des accessoires chirurgicaux de haute qualité. Le fabricant et fournisseur existe depuis 1981 est issu du Kibboutz Hanita, situé au nord d’Israël.

 Quantum machines, start-up israélienne spécialisée dans le développement de matériel quantique, a été créée en 2018. Cofondée par Dr Itamar Sivan (PDG), Dr. Yonatan Cohen (CTO), de l’institut Weizmann, Dr. Nissim Ofek (de Yale), l’entreprise basée à Tel-Aviv permet la production d’un ordinateur quantique à grande échelle avec des taux d’erreur suffisamment faibles pour des calculs utiles, et des composants de calculateurs. Elle utilise des contrôleurs quantiques (à fins de calcul, lecture des résultats et réduction des erreurs en augmentant le nombre de qubits), de supports de puce et de systèmes de réfrigération (pour simplifier le traitement des données).

L’entreprise a 200 employés en Israël, au Danemark et en Allemagne et un bureau à l’Institut d’Optique (IOA) de Talence (France). Elle est partenaire de la start-up française Alice et Bob, spécialisée dans l’informatique quantique, et a effectué en février dernier une levée de fonds de 170 millions de dollars (162 millions d’euros) pour la recherche et développement, et le recrutement d’une centaine de personnes.

 

Sarah Mostrel