Juifs d’ailleurs : Les Juifs de la Réunion
On l’oublie parfois : La Réunion est une terre africaine. Cette île du sud-ouest de l’océan Indien, de 2 500 km² est un département français depuis 1946 et une région d’Outre-Mer. Elle n’est habitée que depuis le 17ème siècle et est passée sous le contrôle du roi de France en 1760.
La Réunion a changé plusieurs fois de nom. Elle s’est appelée Île Mascarin et Île Bourbon. En 1810, elle fut même baptisée « Île Bonaparte ».
La Réunion, qui compte environ 900 000 habitants se distingue par une grande diversité de populations pratiquant les religions les plus variées. Le catholicisme est largement majoritaire dans l’île, mais on y trouve également des Protestants, des Musulmans, des Bouddhistes et…des Juifs.
Les premiers Juifs arrivés sur l’île il y a une cinquantaine d’années n’y ont pas fait souche et il faudra attendre une vague d’immigrants venus essentiellement d’Afrique du Nord, pour voir se constituer une véritable communauté. Comme pour Tahiti (1), la profession de nombre de ces nouveaux Réunionnais est celle de trousseautiers. Une synagogue est installée dans une maison créole à Saint-Denis. En 2001, cent quatre-vingt familles sont recensées et une Communauté Juive de la Réunion, constituée en association loi 1901 voit le jour. En 2003, la synagogue en mauvais état est remplacée par un autre local. En 2006, une plaque à la mémoire des victimes de la Shoah a été inaugurée par le maire de la ville de Saint-Paul, Alain Bénard.
Désormais, deux lieux de culte fonctionnent, une synagogue à Sainte-Clotilde, quartier de Saint-Denis et une salle de prière chez un particulier à Saint-Pierre, une commune de l’île. On trouve même une épicerie cacher qui propose des produits importés de métropole. Comme en métropole, la vigilance s’impose et la synagogue est placée sous haute surveillance. Cela n’empêche pas les Juifs réunionnais, un millier en 2025, de se sentir heureux chez eux.
Jean-Pierre Allali